Démarche inductive ou déductive ? Telle est la question !

Inductive ou déductive ? Telle est la question !

Commentaire étayé pour choisir :-)


On pourra remarquer que les premières phases "habituelles" d'une séquence (en France) correspondent à une démarche inductive-enquête que l'on applique quelque soit le type d'apprentissage.

  • Pour info :  Recherche -> Mise en commun -> Synthèse / structuration / institutionnalisation ( à partir des constats faits lors de la synthèse, il va s'agir pour les élèves de mettre en mots ce que l'on a trouvé.)
  • On paut aussi penser à la démarche qui était conseillée il y a quelques années en Observation Réfléchie de la Langue.
  • La démarche “1 contextualisation / 2 décontextualisation / 3 recontextualisation” est une stratégie inductive (utilisée en vocabulaire) (guidée?)


Extrait de Teaching or confusing the students? What the research tells us about the idea that «the teaching method must be varied»

« En ce qui concerne la gestion de l'apprentissage, il y a quatre critères qui déterminent le choix des activités que l'enseignant propose à ses élèves :

  • le niveau des étudiants;
  • le degré de nouveauté et de complexité de la tâche proposée;
  • le temps disponible;
  • les concepts fondamentaux du programme. »


Il convient de différencier les sens de "guidé" :

  • "guidé" signifie généralement faiblement guidé (sens qui semble être très majoritairement préféré)
  • "guidé++" : des indices supplémentaires sous différentes formes sont apportés "juste à temps" pour que l'apprenant garde une dynamique de réflexion sans frustration excessive ("essoufflement")
  • Lire le document en lien qui distingue une approche partiellement guidée d'une approche complètement guidée : https://www.aft.org/sites/default/files/periodicals/Clark.pdf


 

Stratégies pour présenter «les connaissances non procédurales » (d’après Ten steps to complex learning / Kirschner , van Merrienboër)

1 - Démarche déductive : commencer par les informations générales , abstraites à connaître puis les illustrer par des exemples.

  • Quand l’enseignant ou du matériel pédagogique présente directement l’information générale puis les exemples , on parle de « stratégie déductive-exposé »
  • Quand l’enseignant ou du matériel pédagogique (divers documents multimédias mis à disposition de l’élève) ne présente que l’information générale et que les élèves doivent l’illustrer par des exemples à chercher puis les expliquer en quoi ils illustrent l’information générale, on parle de « stratégie déductive-enquête ». Cette stratégie aide les élèves à activer leurs connaissances initiales et stimule l’élaboration de la nouvelle information et une réflexion plus profonde (« deeper processing of it »). Cependant les élèves ont besoin de temps pour penser et présenter leurs exemples, avec des erreurs possibles et les corriger, et d’en discuter avec leurs pairs et l’enseignant.

2 - Démarche inductive : présenter plusieurs exemples puis généraliser, abstraire les informations.

  • « Modeling examples or case studies are used as stepping stones for the presentation of the general information » -- des exemples de modelage ou des études de cas sont utilisés comme tremplins pour la présentation des informations générales. 
  • Les exemples sont présentés par l’enseignant ou par du matériel pédagogique avant l’information conceptuelle. Commencer par des exemples concrets aide les élèves ayant peu ou pas de connaissances initiales sur le sujet (« novice ») à connecter, mettre en lien leurs peu de connaissances initiales avec l’information générale à apprendre.
  • Quand l’enseignant ou du matériel pédagogique présente directement les exemples puis l’information générale et on parle de « stratégie inductive-exposé »
  • Quand l’enseignant ou du matériel pédagogique ne présente que les exemples et demande aux élèves d’arriver par eux-mêmes à généraliser, on parle de « stratégie  inductive-enquête » . !!! Cette démarche est très difficile et prend beaucoup de temps, car ils ne connaissent pas avant ce qu’ils doivent découvrir. De plus les élèves qui manquent de connaissances nécessaires pour explorer les caractéristiques profondes des exemples se concentrent sur des caractéristiques de surface, ce qui conduit souvent à de mauvaises interprétations.

 

«Par conséquent, de nombreux auteurs soutiennent que les méthodes purement inductives-enquête (également appelées méthodes de découverte) sont inefficaces pour l'apprentissage et devraient être évitées (voir Kirschner, Sweller et Clark, 2006).»

  • « La solution consiste à utiliser des méthodes de découverte guidée » : des questions essentielles sont posées pour guider les élèves à découvrir l’information générale. Ces questions stimulent les élèves à activer leurs connaissances initiales pertinentes (leur demander de faire des analogies, de trouver des contre-exemples, comparer, expliquer, prédire, présenter une idée plus générale pour un groupe d’idées similaires, analyser une idée en de plus petites idées, donner une description d’une idée de ses caractéristiques principales). Des « case studies and modeling examples » peuvent être intercalés avec ces questions qui guident la réflexion des élèves.
  • Mais pour les méthodes de découverte entièrement guidées : « Si elles sont utilisées de manière inadéquate ou sans guidage bien structuré, elles peuvent conduire à des stratégies cognitives et des modèles mentaux inefficaces et à l'absence d'apprentissage


Comment choisir parmi ces méthodes pour l'apprentissage de connaissances ( non procédurales --> cf. plus bas) ?

  • stratégie déductive-exposé : utilisée si le temps est limité et si les élèves ont beaucoup de connaissances initiales et qu’une compréhension profonde/complexe n’est pas nécessaire pour ce qui est étudié. 
  • stratégie déductive-enquête: présentée comme la méthode par défaut pour les élèves les plus expérimentés, à utiliser plus tard dans le programme d’enseignement quand les élèves ont acquis quelques connaissances sur le sujet .
  • stratégie inductive-exposé  : présentée comme la méthode par défaut pour les élèves débutants, à utiliser au début du programme d’enseignement
  • stratégie inductive-enquête : Elle doit prendre uniquement la forme d’un apprentissage par la découverte entièrement guidé. Elle doit être utilisée seulement si suffisamment de temps est disponible pour l’enseignement, si les élèves ont peu de connaissances préalables, et/ou si une compréhension approfondie est nécessaire.


--> ++ Par défaut, pour l'apprentissage de connaissances non procédurales, l’ « stratégie inductive-exposé  » peut être utilisée au début d’une séquence quand les apprenants sont encore novices, et la « stratégie déductive-enquête » peut être utilisée à la fin d’une séquence quand les apprenants ont déjà acquis quelques connaissances dans le domaine. ( On rejoint l’idée de Marzano de ne pas proposer la même méthode d’enseignement pour les connaissances de base et pour les connaissances attendues)

  • Quelques exemples de types de tâches pour une compétence complexe ordonnées du fort étayage à aucune aide (tâche conventionnelle) : Worked-out example ; Reverse (difficile à l’école : prédire les données probables de départ) ; Imitation (procéder par analogie avec un exemple donné) ; Nonspecific goal (définir un but probable et trouver une solution ) ; Completion (compléter une solution) ; tâche conventionnelle ( trouver une solution)
  • Développer des stratégies heuristiques (« Pas à pas ou carte mentale» ne conduisant pas toujours à une solution pour l’activité.

Stratégies pour présenter les connaissances procédurales (d’après Ten steps to complex learning / Kirschner , van Merrienboër)

  • Il faut utiliser une « stratégie déductive-exposé », car les élèves connaissent déjà les informations (connaissances déclaratives ) préalables à l’utilisation de la procédure présentée (routine, algorithme, étape par étape ) et donc que les autres méthodes (contenant au moins l’une de ces démarches : enquête ou inductive) seraient une perte de temps
  • Développer des « Pas à pas/tutoriels » conduisant toujours à la solution pour l’activité.

Pour les connaissances procédurales pour l’entraînement visant l’automatisation de certaines procédures :

  • En plus de la stratégie «  stratégie déductive-exposé » , on peut utiliser une séquence d’entraînement « reconnaître-éditer-produire » (reconnaître : choisir parmi 2 (ou plus) solutions proposées, laquelle (ou lesquelles) est correcte et dire pourquoi ; éditer : corriger une solution incorrecte ; produire : appliquer entièrement la procédure à automatiser). Les étapes reconnaître et éditer/modifier propose un étayage, car elles donnent une partie de la solution.
  • Quand il s’agit d’apprendre à réaliser automatiquement 3 procédures enchaînées à la suite (A puis B puis C) , il est préférable d’utiliser la technique du « backward chaining with snowballing » , c’est à dire de s’entraîner d’abord à réaliser la 3e procédure C dans le contexte de B et A qui sont déjà réalisées pour les besoins de l’entraînement . Ensuite , il est demandé de s’entraîner à réaliser la procédure B dans le contexte de la procédure A déjà réalisée pour les besoins de l’exercice, suivie de l’entraînement à réaliser la procédure C. Enfin, il s’agit de s’entraîner à réaliser entièrement les 3 procédures dans l’ordre à connaître. ( 1er : C(ab), 2e : B(a) puis C , 3e : A puis B puis C).
  • On cherche à terminer une boule de neige presque terminée / Puis on cherche à terminer une boule de neige à moitié terminée / Enfin, on fait une boule de neige entièrement !


https://tribu.phm.education.gouv.fr/portal/share/VLlO34


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